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Charles Baudelaire
La vie antérieure

J'ai longtemps habité sous de vestes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

 

Commentaire de ce poème, par Daniel Lefèvre, dans le fichier ci-dessous :

 

Charles Baudelaire
Parfum exotique

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts,
Encor tout fatigué par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts taraminiers,
Qui circule dans l'aire et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

 

Commentaire de ce poème, par Daniel Lefèvre, dans le fichier ci-dessous :
Charles Baudelaire
Tag(s) : #poète du 19e siècle, #poète romantique
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